***LA SÉRIE DES BIÈRES DE STAFF***
Mathieu Lavoie AKA Matt Smilenot nous présente la Mattador, une saison au café (abv 8%) costaude et racée qui a été brassée avec plus grand soin par Carl Péloquin et Simon Livingstone qui y ont déversé un bon gros kilo de grains de Saint-Henri micro-torréfacteur Québec.
Matt, dont les yeux ténébreux et les bolos font la renommée, propose une bière puissante, à l’élégance assumée qui peut faire carburer longtemps : « C’était très important pour moi d’offrir une bière qui cogne, certes, mais qui dynamise en même temps. Un peu comme l’absinthe, le gin ou le champagne, qui offrent une expérience alcoolisée, mais bonifiée d’un petit quelque chose de plus. La Mattador, c’est aussi et surtout un hommage à la JAVASOIF, que Smilenot réclame sans cesse et dont il avoue s’être inspiré pour sa bière de staff.
Non sans rappeler la “vibe” d”un dandy du 19e siècle, Matt nous confie qu’il doit impérativement s’entourer de beauté, de lignes harmonieuses et de jolies choses. Il en va de sa santé mentale, nous confie-t-il. Pour y parvenir, il exerce sur son environnement et sa personne une gouverne permanente. C’est manifeste dans le choix de ses habits, de sa bagnole (on la salue) et des objets dont il se pare ou s’entoure. Et même s’il confie candidement craindre l’inconnu ou pire encore, le ridicule, c’est d’abord une question de respect, dit-il. “C’est par égard pour les autres que j’essaie d’être élégant et courtois, que je veux autant que possible exprimer et cadrer du beau; je pense que c’est comme un devoir. Il y a assez de laideur dans le monde. Je dois la contrer à la hauteur de mes moyens. De la même façon, je n’aime pas sombrer dans l’ivresse profonde et devenir un fardeau pour qui que ce soit. D’où le café… “
Photographe, esthète, celui qui créer des clichés de mode audacieux en quantité et apprécie tant le spectacle des corridas se livre difficilement lorsque vient le moment de passer devant la caméra. Il préfère y incarner un personnage. Peut-être parce que, de son propre aveu, il n’aime pas perdre le contrôle de sa propre image. On comprend mieux sa réserve lorsqu’on prend le temps de lui parler, et qu’il s’explique “Je sais que c’est un peu ironique parce que je je créer des images et que j’aime tant l’esthétique et les égards, la “game” de la bienséance mais je pense que le vrai visage des gens n’apparait pas sur la pellicule…Le vrai moi, je ne l’expose pas vraiment, je le révèle au compte-goutte à ceux en qui j’ai confiance. Live. »
Matt, dont la créativité est impressionnante, est également d’une étonnante sensibilité. Sous ses airs de pince-sans-rire, il cache une empathie sincère et une certaine pudeur. Parfois abrupte, il est tout sauf hypocrite. Avec lui; l’heure juste. Il poursuit: « Je crois qu’on n’accède pas à la vérité des gens en quelques publications Insta. Et ce n’est pas non plus parce qu’on fait l’étalage de sa vie privée qu’on est mieux représenté ou compris. Je préfère interagir sans filtre, avec persévérance, jusqu’à qu’on m’ai saisi. Et c’est de la même façon que je veux aller à la rencontre des gens. Avec authenticité, empathie, patience et respect. À l’Espace on m’a donné le temps de me livrer et j’en suis très reconnaissant. C’est une grande richesse que de pouvoir évoluer dans un milieu qui te traite avec le même respect dont tu fais preuve. C’est vraiment précieux, conclut-il en souriant…not. “ 
Merci pour ton élégance, ton swag infini et ton grand coeur. ON TE VOIT, MATT LAVOIE… Longue vie à Devon !!
(Matt a choisi de verser les profits de la vente de son brassin au Petit Revdec 
un organisme qui offre un milieu de vie et d’apprentissage pour les très jeunes mères, afin de briser l’isolement, augmenter l’estime de soi et mettre en place de bonnes habitudes de vie pour elles et leurs enfants.)
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📷: Valérie Guerriat
