***LA SÉRIE DES BIÈRES DE STAFF***
Pour nous rappeler qu’un moine possède plusieurs habits, Jean-René St-Pierre, a.k.a. John Crimpof, a.k.a. Pauline Eazy nous présente sa bière de Staff, La belle Robe d’homme. Brassée sous la supervision de Carl Péloquin, cette Gose au citron et au café, iridescente comme la lune, un brin saline et intrigante, a un p’tit gout de revenez-y.
“Un de mes premiers souvenirs limpides, c’est moi à l’âge de 5 ans qui “joue aux adultes” et s’installe à table pour boire mon “café” (une tasse de lait avec trois-quatre granules de Taster’s Choice… ) À 14 ans, je buvais déjà 2 tasses par jour. Aujourd’hui, n’ayant pas vraiment surfé sur la troisième vague, je m’accroche à la méthode “old school” italienne: et j’adore couler mes jours au Café Olimpico, d’où vient le café utilisé dans la recette d’ailleurs, et où, non seulement on m’appelle bello, mais l’on se souvient de ma commande! »
Inspiré du provoquant “caffè Romano” coulé sur une fine tranche de citron, la Belle Robe d’homme est voilée de poudre alimentaire nacrée. N’altérant en rien l’intégrité ou la texture du breuvage, ça lui confère un look flashy, juste un peu “too much”. À l’image de la personne riche, complexe et multifacette qu’elle représente, la bière prends une toute autre apparence sous la lumière des projecteurs.
“Je suis un excessif, mais je m’assume, dit celui qui, à une autre époque, fut baptisé Monsieur Dense-Danse, probablement parce qu’il adore les conversations profondes et périlleuses à naviguer, ou peut-être à cause de cette sensibilité à fleur de peau qu’on lui reconnaît au premier coup d’oeil et qui le rend poreux aux malheurs du monde…Il poursuit: Je vis sans filtre: je peux être disjoncté et “fofolle”, mais aussi pas mal lourd quand je me lance, j’le sais. J’explore mes limites constamment; je teste la solidité des liens qui m’unissent à mon entourage parce que, sous le maquillage et le glitter, je suis profondément insécure. Comme bien des gens, j’ai une très mauvaise estime de moi. Alors je tente de combattre ça à grand coup de lipsync de Withney Houston ou de Daniel Balavoine. Faire de la scène, ça me remet sur mon x, ça me rappelle que j’ai de la valeur et ça me garde sain d’esprit. J’espère que Pauline inspire les gens à faire pareil, à trouver ce qui les fait vibrer, ce qui est excellent pour la santé! »
D’ailleurs, Jean-René avoue candidement et sans détour suivre une thérapie depuis un bon moment. Il prend soin de lui pour pouvoir mieux prendre soin des autres à son tour. « Je médite depuis plus d’un an et j’avoue être assez spirituel. Je pense que ça vient de ma soeur qui avait toute sorte de rituels chamaniques pour nous “protéger” ou nous guérir d’un quotidien familial pas mal toxique dont j’étais à peine conscient, à l’époque.” Sans les détailler, Jean-René évoque les traumatismes hérités d’une enfance jamais pleinement réalisée, ou les spectres d’une mère castrante et d’un père absent/abusif planent de façon manifeste et douloureuse. Malgré tout, il se livre avec générosité sur un passé qui écorche, mais qui a fait de lui un humain plein de résilience et de bienveillance.
“Tsé on est la somme de nos expériences. Yia une partie de moi qui a eu besoin de se réfugier dans la magie et l’ésotérisme à une certaine époque. Même si j’ai assez de recul aujourd’hui pour presque en rire, je continue à m’intéresser aux pierres et à l’astrologie parce que ça provoque l’introspection, mais aussi parce que ça relativise le reste.
Faut pas se mentir j’ai un égo assez massif, alors quand je regarde vers les étoiles, ça me rappelle au TOUTE de l’univers, à la chance que j’ai et au fait que je suis loin d’être seul. »
“En fait, tout ce qui compte, c’est d’être ensemble, admet l’amateur de Michelada et de l’émission “La semaine verte”. C’est pour ça que j’appartiens à la “House Espace”; parce qu’on y retrouve cette espèce de “togetherness” si inclusive et une tolérance qui finit par désarmer même les plus sceptiques. L’Espace, c’est la famille que tu te choisis.
Au bar, on se voit le fond. Personne ne se ressemble, mais tout le monde vit sa propre vérité et malgré que l’on soit tous un peu usés, à des degrés différents, on s’aime d’un amour sincère, comme. Je trouve ça magnifique qu’on sache célébrer nos forces et que l’on se reconnaisse à nos blessures. Il ya quelque chose d’inconditionnel là-dedans. »
De la même façon que Jean-René pourra toujours compter sur sa famille de l’Espace, les jeunes LGBTQ+ et leurs proches peuvent compter sur Interligne pour être écoutés et accompagnés dans les périodes difficiles. C’est une ressource essentielle installée dans le quartier, un organisme qui fait du bien partout au Québec. “Aujourd’hui plus que jamais, les gens ont besoin d’être vus et écouter, c’est pourquoi le mandat d’Interligne résonne tellement chez-moi. J’ai choisi de leur verser les profits de la vente de La belle Robe d’homme et je leur lève mon verre plein bien haut! SANTÉ! »
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📸: Valérie Guerriat
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